Comme chaque année à cette même période, nous sommes régulièrement sollicités par de très nombreux salariés intérimaires qui s’interrogent sur la date à laquelle la participation leur sera versée.. Malheureusement, comme depuis de très voire trop nombreuses années, nous indiquons qu’aucune participation au titre de l’exercice 2022 n’est à l’ordre du jour. La Direction tente encore de faire preuve de pédagogie, nous rappelant la prise en compte des règles comptables, fiscales et légales.. Malgré tout, l’entreprise utilise ce dispositif comme appât sur son site internet.

Q : « En tant que salarié intérimaire Adecco, est-ce que je bénéficie de la participation aux bénéfices d’Adecco?

R : La participation est un droit ouvert aux salariés permanents et intérimaires sur les performances de l’entreprise Adecco. Vous pouvez en bénéficier si vous avez totalisé 84 trentièmes d’activité chez Adecco au cours de l’année précédente (soit environ 490h de mission) et si les résultats de l’entreprise le permettent. Chaque année en mai, vous êtes informés par courrier à votre domicile si vous en êtes bénéficiaire pour l’année écoulée. »

Pour rappel, la participation est un accord d’épargne salariale permettant de redistribuer aux salariés une partie des bénéfices de l’entreprise. Plus concrètement, la participation prend la forme d’un plan d’épargne salariale qui permet de verser à chaque salarié une part sur les bénéfices de l’entreprise.

Quelle différence entre la participation et l’intéressement? Le principe consiste à verser à chaque salarié une prime liée à la performance de l’entreprise (intéressement) ou représentant une quote-part de ses bénéfices (participation). Les sommes attribuées peuvent, au choix du salarié, lui être versées directement ou être déposées sur un plan d’épargne salariale.

Qui a le droit à la prime de participation? Les bénéficiaires de droit. La participation a nécessairement un caractère collectif : tous les salariés ont droit à la participation, quelle que soit la forme de leur contrat de travail, sans distinction des catégories professionnelles ou sans prise en compte de performances individuelles.

Nos concurrents ont compris la nécessité de partager. Comment peut-on travailler au sein d’une même entreprise utilisatrice, souvent sur un même poste de travail  et constater que les salariés intérimaires de Manpower, de Partnaire et bien d’autres perçoivent ces primes et bien d’autres avantages encore.

La CFDT est totalement engagée sur ce point. Ce n’est pas faute d’alerter. L’érosion de nos parts de marché, la difficulté à capter et conserver les compétences de nos salariés intérimaires et permanents, la solution passera probablement par l’absolue nécessité d’intéresser les salariés aux résultats de l’entreprise. Il faut s’attendre, cette année encore, à un exode de nos salariés intérimaires et permanents vers des Entreprises de Travail Temporaire plus compétitives et attractives.

Les mesures annoncées relatives aux dernières NAO prendront effet au 1er Avril, les salariés permanents sont d’ores et déjà avisés des ajustements et traitements auxquels ils peuvent prétendre. Vous êtes nombreux à nous contacter afin de nous faire part de votre incompréhension mais surtout de votre déception pour ne pas dire autre chose, et ce malgré les annonces en fanfare coté Direction se gargarisant d’autosatisfaction après avoir obtenu la signature d’une organisation syndicale des plus accommodantes.

En revanche, du côté de Zurich, tout semble aller pour le mieux.. Denis Machuel, CEO du Groupe depuis le 1er juillet dernier, aurait perçu 2,57 millions francs suisses en 2022, soit 428 333 par mois. Alain Dehaze aurait quant à lui, pour le premier semestre 2022 uniquement, perçu 4,62 millions de francs suisses, soit 777 000 par mois.. les indemnités de départ et la paiement de son solde de RTT probablement.

Sinon, l’ensemble de la direction s’est partagé 24,03 millions contre 23,53, soit une augmentation de 2,12%, tandis que les membres du conseil d’administration ont encaissé 4,46 millions après 4,39 millions en 2021 (+1,6%).

La CFDT a demandé l’ouverture d’une négociation sur un accord d’intéressement mais aussi sur le partage de la valeur comme une loi récente le permet. Nous sommes souvent indignés, parfois écoeurés mais jamais résignés sachez-le.