En raison de la pression permanente des Directions Opérationnelles sur les objectifs, la charge de travail, le télétravail non encadré, les sous-effectifs chroniques, le temps de travail de nombreux collaborateurs n’est plus en maîtrise. Des heures supplémentaires sont réalisées sans être rémunérées ou récupérées.

La CFDT ADECCO a décidé d’agir. Le 3 mars 2021, nous adressions un courrier à la Direction pour l’interpeller sur le manque de fiabilité de l’outil SMART RH. Feignant de découvrir cette situation, nous avons eu droit le 20 avril 2021 à une réponse de la Direction empreinte de malhonnêteté et d’un cynisme insolent. Dans un long plaidoyer pour démontrer la fiabilité de l’outil, la Direction afin de dédouaner l’entreprise de toute responsabilité, mettait indirectement en cause les managers de proximité si des heures supplémentaires n’étaient pas tracées. Les victimes deviennent ainsi les coupables désignés.

Deux décisions de justice ont taillé en brèche les arguments de la Direction d’ADECCO

Selon la cour de cassation : SMART RH était « susceptible de mettre en œuvre un écart entre le temps de travail prescrit et le temps de travail réellement effectué par le salarié » (cass. Soc. 25 mai 2018, n°1626.856) ou « inadapté et non conforme aux dispositions légales et donc susceptible de porter atteinte à la santé des salariés » (Cass. Soc, 26 février 2020, n°18-24.758)

Le CSE de Paris/IDF suivi par l’ensemble des CSE à l’exception du CSE Ouest a mandaté un Cabinet d’avocat pour mener une expertise sur la légalité de l’outil SMART RH. S’appuyant sur le courrier que la CFDT a adressé à la Direction et la réponse qui en a été faite, les conclusions des auditeurs sont accablantes pour l’Entreprise. La position d’ADECCO va être de plus en plus difficile à tenir. Si nous n’avons pas une réponse à la hauteur du problème, des actions en justice sont envisagées.

L’enjeu pour les collaborateurs est important, ce sont des millions d’euros de salaires et cotisations qui n’ont pas été versés. L’ensemble des fonctions sont concernées et tout particulièrement les CADRES dont un nombre important ne sont pas au forfait.

La mise en place d’un système d’enregistrement du temps de travail FIABLE et HONNETE permettra, nous l’espérons, que l’ensemble des heures travaillées soient enfin rémunérées.